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« Les valeurs fortes de la CCAP lui permettront de faire face aux défis futurs »

Pour Didier Berberat, président du Conseil d’administration de la CCAP, l’institution est bien armée pour affronter les changements à venir dans le monde de la prévoyance. Rencontre avec un homme qui n’a jamais compté ni son temps ni non énergie pour servir la communauté.

Vous présidez le Conseil d’administration de la CCAP depuis huit ans. Toujours aussi enthousiaste ?
Oui, j’assume cette tâche avec la même motivation qu’au début. Avec ce mandat, j’ai l’impression de faire quelque chose pour le canton, pour sa population, ses entreprises et ses institutions. J’ai défendu notre canton à Berne pendant 24 ans, tant au Conseil national qu’au Conseil des Etats. Mon action à la CCAP est aujourd’hui un peu le prolongement de cet engagement. La CCAP est un acteur social et économique important du canton de Neuchâtel. Nous assurons 11’000 personnes en vie individuelle et 700 entreprises en deuxième pilier. Ce n’est pas rien !

Comment voyez-vous évoluer la CCAP à l’avenir ?
Avec le Conseil d’administration, nous allons devoir suivre les changements sociétaux, faire évoluer la CCAP avec un monde en constante évolution. Mais il faudra absolument que la CCAP conserve tout ce qui fait sa force : ses valeurs fondatrices, comme l’autonomie, la mutualité, la proximité ou encore le caractère social. Ces valeurs fortes l’ont accompagnée depuis sa création en 1898, et elles permettront à la CCAP de faire face aux défis futurs que connaîtra le système de prévoyance.

Quels sont ces défis ?
Sans nul doute, l’enjeu le plus important est le vieillissement de la population. On peut certes se réjouir que les gens vivent plus longtemps. Mais cela pose un problème évident en matière de prévoyance: de plus en plus de monde bénéficiera de prestations de prévoyance pour des durées de plus en plus longues. Or, tout cela, il faut pouvoir les financer. Comment rétablir un équilibre ? Les paramètres sociaux, économiques et démographiques s’opposent. Politiquement, on fait régulièrement des propositions qui toujours rencontrent des blocages, ce qui est explicable, vus les enjeux

Quels seraient les moyens d’agir ?
Il y aurait plusieurs leviers. On peut agir sur l’âge de la retraite, augmenter le nombre d’actifs, influencer le niveau des rentes ou le montant des cotisations. Autant de mesures qui séduisent d’un côté et fâchent d’un autre. Je crois hélas qu’il n’y aura pas de solution miracle et que tout le monde devra faire des concessions.

Comment la CCAP est-elle armée pour faire face à ces enjeux ?
Du côté des caisses de pension, nous sommes évidemment tributaires de la situation et n’avons pas de prise sur elle. Au mieux peut-on rechercher les placements les plus favorables afin d’améliorer le rendement et conserver un bon taux de couverture. Mais pas à n’importe quel prix. Ainsi, à la CCAP, si nous veillons à ce que l’épargne de nos clients soit bien utilisée, cela doit se faire selon des règles strictes. Nous voulons faire des investissements durables, éthiques et responsables.

Cela signifie renoncer à certains investissements ?
C’est ça. Mais avec du bon sens. Si l’on va évidemment renoncer à placer des fonds dans des secteurs tels que l’armement, on ne va pas, par exemple, cesser d’investir dans certains secteurs par pur dogmatisme.

Comment ça ?
Prenons l’exemple de l’industrie pétrolière. Faut-il renoncer à tout investissement dans le domaine ? Ou alors, faut-il continuer d’investir dans les compagnies qui font évoluer leur modèle vers un autre, plus propre et en accord avec le développement durable ? Nous pencherions plutôt vers la seconde solution. Cependant, si aucun effort n’est constaté, nous nous désengageons.

Et à court terme, qu’est-ce qui va changer à la CCAP ?
Déjà largement entamée, la digitalisation de nos activités va continuer de faire évoluer notre mode de gestion, peut-être également la façon de commercialiser nos produits, tout en conservant la proximité. Ces derniers vont aussi se diversifier. Nous réfléchissons en effet à créer de nouvelles offres, qui soient adaptées aux nouvelles demandes du marché. Toujours dans le souci d’évoluer avec notre temps.

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