De nombreux changements ont été initiés depuis quelques années par la Caisse cantonale d’assurance populaire (CCAP) pour accroître sa visibilité et renforcer sa position sur le marché neuchâtelois. Directeur général de la CCAP, Dimitri Kroemer évoque ce processus évolutif en cours.
Quelles sont les projets à court terme pour la CCAP?
Nous allons préparer le développement de nouveaux produits dès 2020. L’objectif est en effet d’étoffer notre offre d’assurances-vie. Actuellement, en matière de 3 ème pilier, nous proposons des solutions mixtes, à prime unique ou des assurances-enfants. A l’avenir, nous devrons répondre aux attentes du marché pour des produits plus spécifiques, comme les viagers, par exemple.
Pourquoi la demande pour ces produits se renforce-t-elle?
De nos jours, les solutions classiques de placement de capital ont perdu de leur attrait. Les produits bancaires, avec les taux négatifs, ou les obligations aux rendements minimes ne sont plus intéressants pour un privé qui souhaite engager une certaine somme. Quant à l’investissement dans l’immobilier, tout le monde ne peut pas y souscrire. Nos solutions de 3 ème pilier sont dès lors très intéressantes pour ce type de clientèle.
Nous avons apporté un nouveau dynamisme à la CCAP
Dimitri Kroemer
Ces nouveaux développements à la CCAP font partie d’une stratégie?
Dès mon arrivée à la tête de la CCAP en 2013, nous avons lancé un processus d’évolution destiné à améliorer notre visibilité et à donner une nouvelle dynamique à cette institution qui existe depuis plus de 120 ans. Une entreprise se doit de toujours être en mouvement et de regarder devant elle.
Qu’avez-vous entrepris?
La première action a été de déménager. Nous avons quitté il y a cinq ans nos locaux de la Rue du Môle à Neuchâtel pour acheter un immeuble à la Rue de la Balance. Ces nouveaux bureaux, mieux centrés, garantissent de meilleures conditions de travail à nos collaborateurs. Une grosse étape a aussi eu lieu début 2018, lorsque nous avons créé une Fondation pour gérer les placements du secteur 2 ème pilier, qui représentent environ 700 clients-entreprises, ceci pour répondre aux exigences de l’Autorité de surveillance. Enfin, dans un souci de dynamiser notre image, nous avons modernisé notre identité visuelle en 2017 et notre dénomination en janvier 2018. Actuellement, nous sommes en train de nous doter d’un nouvel outil de gestion informatique, développé sur mesure et qui doit nous permettre d’accroître notre efficacité et d’offrir à nos clients de nouvelles fonctionnalités.
Qu’en est-il des placements éthiques?
Notre conseil d’administration y est justement très sensible. Ainsi, nous avons depuis plusieurs années totalement exclu les investissements dans certains domaines, comme l’armement par exemple, mais aussi dans le secteur très controversé des matières premières, Nous voulons désormais investir uniquement dans des placements qui répondent aux critères ESG (Environnement/Social/Gouvernance). Par ailleurs, nous travaillons aussi beaucoup sur notre parc immobilier, notamment en l’équipant largement en production d’énergie solaire.
Tous ces changements s’accompagnent-ils de premiers effets?
Durant ces dernières cinq années, nous avons en effet observé une croissance importante de nos volumes d’affaires. Avec ces différentes réformes en cours, tous ensemble nous avons donc apporté un nouveau dynamisme à la CCAP.