A l’image d’autres entreprises, la CCAP a dû sortir de sa zone de confort pour s’adapter aux circonstances particulières de cette année 2020. Et au passage, en apprendre un peu plus sur elle-même et sur les autres. Bilan et perspectives avec Dimitri Kroemer, directeur général.
Comment la CCAP a vécu cette année 2020 tourmentée ?
Malgré les complications dues aux mesures sanitaires, nous avons réussi à poursuivre l’exploitation de manière presque normale. Comme beaucoup d’autres entreprises, nous avons dû nous adapter rapidement à la situation sans avoir pu nous préparer à ces changements subits. C’était un gros challenge pour le personnel, mais également pour le management. Cette crise a finalement agi comme un révélateur, qui a mis au jour plutôt des bonnes choses. Nous avons ainsi pu constater que nos équipes fonctionnent bien et restent unies, y compris dans les difficultés. Ce qui fait que nous avons rapidement réussi à trouver une nouvelle normalité dans nos fonctionnements, sans que cela ne heurte notre identité et notre cohésion. C’est plutôt bon signe.
Et au plan des affaires ?
La crise sanitaire a révélé des comportements nouveaux chez les clients. Ainsi, les contrats en troisième pilier ont évolué positivement pour nous. Cela montre que les gens ont eu le temps et surtout l’envie de s’occuper de leurs affaires et de renforcer leur prévoyance durant cette période incertaine. La tendance s’est affirmé également aussi au plan hypothécaire. Les Neuchâtelois ont choisi de placer leur argent dans leur bien immobilier. Peut-être par dépit – car ils ne pouvaient pas voyager cette année – mais aussi peut-être par envie de renforcer leur patrimoine.
Et du côté de vos clients entreprise ?
Il a fallu être à leurs côtés durant cette période difficile, qui rimait avec une chute brutale voire complète des rentrées financières pour certains d’entre eux. Nous avons notamment mis en place des plans de paiement de primes afin de les soulager. Et nous avons aussi trouvé des solutions pour les quelques loyers commerciaux relatifs à certains de nos immeubles. Le tout, sans jamais passer par les aides de l’Etat.
Avez-vous pu continuer vos actions de soutien au tissu associatif, sportif ou culturel local ?
Bien sûr, car cela fait partie intégrante de notre mission. Nous avons poursuivi notre soutien aux actions habituelles, et avons aussi aidé de nouveaux bénéficiaires, comme des associations telles que « Free-Go » ou « Des Soleils pour Princesse Mimi ». Nous avons par ailleurs décidé de soutenir directement le commerce local en cette fin d’année.
De quelle manière ?
Comme il nous est impossible d’organiser un repas de fin d’année pour notre personnel, nous avons choisi de consacrer la somme prévue à des bons GastroNeuchâtel et CID offerts à nos collaborateurs. Ces bons leur permettront d’aller manger dans des restaurants neuchâtelois ou de faire des achats dans des commerces du canton. Penser local, cela reste une préoccupation constante chez nous.
Et comment se présente 2021 ?
La période est incertaine et il est difficile de mettre des projets en route. Pourtant, nous préparons déjà de nouveaux produits, notamment d’assurance-vie, pour répondre aux demandes de la clientèle. Plus concrètement, nous allons profiter l’an prochain de mettre l’accent sur la digitalisation de nos processus internes.
Quelle est votre vision du futur de la CCAP à plus long terme ?
En plus de 120 ans d’existence, nous avons appris à être toujours en phase avec les besoins de nos clients et continuons donc à être en première ligne avec les modifications structurelles et législatives. Cela nous permet d’envisager le futur sereinement en gardant notre base mutualiste. Pour moi, ce sera un peu le changement dans la continuité.